RODOGUNE

de Pierre CORNEILLE

Mise en scène

Ivan MORANE

Décor et costumes

Michel BAZIN

Lumières

Jean-Marie PROUVEZE

Coiffures

Jacques FOURNILLON - Yves DESCOURS

avec

par ordre d’entre en scène

Suzy RAMBAUD

Laonice

Pierre LEOMY

Timagene

Felix PRUVOST

Antiochus

Alexandre STERLING

Seleucus

Isabelle HURTIN

Rodogune

Sylvie OLLIVIER

Cléopatre

Jean-Paul AUDRAIN

Oronte

EN GUISE DE CONCLUSION...

"Tous ses crimes sont accompagnés d'une grandeur d'âme qui a quelque chose de si haut, qu'en même temps qu'on déteste ses actions, on admire la source dont elles partent."

Ainsi Pierre CORNEILLE, parle lui-même de CLEOPATRE.

Ainsi, aujourd'hui, en cette fm des années 80, j'ai envie de vous parler de ces êtres qui, avec le retour du manichéïsme moral (bon/méchant, criminel/victime, blanc/noir, etc...) échappent à notre attention.

Je me sens complice du regard de P ASOLINl sur MEDÉE et de celui de DURAS sur VILLEMIN, parce qu'ils cherchent sans juger.

CORNEILLE, que je vais sans doute quitter après cette quatrième pièce de lui que je mets en scène, m'a aidé à porter un regard sur les êtres déchirés.

Le paradoxe de l'histoire est celui de l'individu 1aux prises avec tout pouvoir : celui des autres que l'on subit (BERENICE), celui des autres sur lequel on veut agir (HORACE) et bien sûr, le sien (CLEOPATRE).

J'ai traité ces trois textes de trois "manières" différentes : lyrique et Louis XIV pour TITE ET BERENlCE, quotidien et contemporain pour HORACE, ritualisé et classique pour RODOGUNE, mais c'est parce que coRNEILLE est vivant, actuel, moderne.

Je n'ai pas changé d'avis. Cest CORNEILLE qui est multiple.

Je ne me contredis pas. C'est CORNEILLE qui est riche.

Je voudrais simplement que l'on retienne de ce travail le parti-pris de simplicité - dans le dit des vers, dans la scénographie, dans le rapport émotionnel au public qui m'a toujours guidé dans mes recherches.

Echapper sobrement aux grosses machines à écraser les textes me parait important aujourd'hui pour que le théâtre redevienne ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être : une émotion collective du texte et du corps


Ivan MORANE

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Affiche Christian DO HUU